- PROFESSIONNALISME SPORTIF
- PROFESSIONNALISME SPORTIFPROFESSIONNALISME SPORTIC’est sans doute en Grande-Bretagne, au XVIIIe siècle, qu’une ébauche de professionnalisme apparut avec les boxeurs qui, les premiers, monnayèrent leurs prestations. Aujourd’hui, un sportif professionnel est un athlète qui ne vit que de son activité. Mais il faut ajouter que la frontière entre sport amateur et sport professionnel n’est plus aussi tranchée. En fait, il suffit d’appartenir à l’élite de sa discipline pour que toutes les portes s’ouvrent. Dans le monde sportif de haut niveau, on distinguera alors deux classes (ou groupes): le professionnalisme «officiel» et l’amateurisme «indemnisé officiellement», où les athlètes bénéficient d’aides financières. Le professionnalisme officiel est représenté par les sports tels que le football, la formule 1, le tennis, le cyclisme, le golf, la boxe. Les athlètes y sont véritablement des «pros». Leurs salaires varient suivant leur cote sur le marché du sport et selon leurs résultats; ils peuvent atteindre des sommes énormes. L’exemple du championnat du monde de boxe poids lourds en 1988, pour lequel Mike Tyson a touché 26 millions de dollars, est suffisamment évocateur! Avant d’entrer dans cette catégorie, l’athlète doit effectuer une période plus ou moins longue chez les amateurs. Il faudra qu’il se distingue parmi eux avant d’accéder à l’échelon suprême des professionnels. D’autre part, l’amateurisme indemnisé officiellement représente en quelque sorte la «forme moderne de l’amateurisme actuel ». Il s’agit là d’athlètes reconnus comme amateurs de par leur statut et pouvant bénéficier de différents contrats tels que: les contrats de préparation qui permettent à l’athlète de quitter son travail afin de suivre son entraînement tout en gardant le même salaire; les contrats de participation dont le montant varie suivant l’importance de la compétition et les résultats des athlètes. Par exemple, après les jeux Olympiques de Los Angeles, Carl Lewis percevait quelque 300 000 francs lorsqu’il se présentait à tel ou tel meeting. Il faut rappeler que ces contrats, proposés aux athlètes de haut niveau, permettent aux organisateurs de certaines compétitions de remplir les stades et d’amener de nombreuses chaînes internationales de télévision, donc beaucoup d’argent; enfin, les contrats publicitaires , signés avec différentes marques de produits, s’adressent également aux athlètes de haut niveau, professionnels ou non : grâce aux médias, ils permettent de faire passer l’image du produit à un très large public. Ici encore, on peut atteindre des sommes énormes: en athlétisme, discipline reine des jeux Olympiques, Ben Johnson, recordman mondial du 100 mètres, a gagné 1 million de dollars sur les stades en 1987 et a signé un contrat de 15 millions de francs sur cinq ans avec une firme italienne d’équipements.Les sportifs professionnels font rêver de nombreux jeunes gens désirant devenir des «vedettes» et brasser des dollars. Mais il ne faut pas se leurrer: l’accès aux premiers rangs mondiaux n’est possible que pour une minorité infime par rapport au nombre de postulants. Cruelle est la réalité, car, pour se hisser parmi les meilleurs et accéder ainsi au sport de haut niveau, il faut quasiment sacrifier sa vie privée afin de se consacrer presque exclusivement à l’entraînement.Ajoutons, pour conclure, que l’argent s’étant implanté dans le milieu sportif depuis de nombreuses années, la haute compétition devient de plus en plus, en conséquence, une affaire de spectacle. La frontière entre sport professionnel et sport amateur tend alors pratiquement à devenir invisible, et l’éthique du sport s’en trouve forcément perturbée.
Encyclopédie Universelle. 2012.